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8 h | 7,10 € | 2/5 | 5/5 | 2009 |
LE PITCH
SI TU VEUX MON AVIS…
Antoine Audouard s’attaque avec maestria au racisme ordinaire, celui de monsieur et de madame tout le monde, celui qu’on ne remet pas en cause parce c’est normal de penser ce qu’on pense, celui qui naît de l’ignorance et conduit de la peur à la haine. Avec cynisme et sans fioriture, il nous dresse le portrait de petites gens dans ce qu’ils ont de plus laid et de plus bas. A travers des personnages plus nuancés, il assène des vérités douloureuses. Il allie le fond et la forme pour nous embarquer dans un roman poignant et glaçant qui n’est pas sans rappeler Jim Thompson. J’adore !
A découvrir les yeux fermés… mais ouverts, c’est plus pratique.
UN APERÇU…
« Manquerait plus que ce soit un Arabe, dit Mamine – et tout le monde se mit à rigoler, sauf Noémie, sa fille, qui venait d’arrêter de fumer et faisait la toupie tant et si bien qu’elle nous soûlait, à force. Si c’est un type gentil, dit David, dans le fond, on s’en fout, mais son père le reprit, ces gars-là je les connais et crois-moi, ils sont pas comme nous. Dans l’ensemble, tout le monde trouva que Mamine en avait de ces idées, un Arabe petite place des Hommes, il n’y avait qu’elle pour nous inventer ça. Puis Trevor s’explosa le nez et deux dents en fonçant droit dans le mur avec son nouveau vélo, et on oublia tout dans l’engueulade entre José, qui était d’avis de lui mettre une rouste pour être aussi con, et Noémie, qui voulait aller à l’hôpital. Mais quand le gars arriva, quelques jours plus tard, et que pour de vrai c’en était un, d’Arabe, ça mit une drôle d’ambiance. »
L’Arabe, Editions Gallimard, coll. Folio, 304 pages, format Poche